“Le blocage de la raison dans la pensée musulmane”, en France, on aurait dit que c’est islamophobe


Cet ouvrage, que j’ai intitulé « Le blocage de la raison dans la pensée musulmane », je l’ai écrit alors que je vivais en Algérie. J’ai même choisi de l’écrire en langue arabe, car je voulais m’adresser aux arabophones. Il a été publié au Maroc en 2011.
En France, on aurait dit que j’étais islamophobe et même d’extrême droite, comme l’ont fait certains parce que je contestais le concept d’islamisme, qu’ils défendaient, défini comme étant l’islam politique qui serait un mouvement contemporain qui n’aurait rien à voir avec l’islam. Ce concept, créé en France, qui n’a de surcroît aucun fondement historique ni théologique, en nourrit un autre, celui de l’islamophobie.
En effet, si vous dites aux gens que les problèmes qui se posent concernent uniquement l’islamisme et que celui-ci n’a aucun lien avec l’islam, cela revient à dire que toute critique de l’islam est de l’islamophobie, c’est-à-dire l’expression d’une peur maladive qui n’a pas de raison d’être.
J’ai contesté le concept de l’islamisme forgé en France par des universitaires, car il nuit avant tout à l’islam et aux musulmans. Aujourd’hui, hormis les conservateurs et les fondamentalistes, dans toutes les sociétés musulmanes les #musulmans veulent que l’islam évolue, qu’il change, c’est-à-dire qu’il se réforme. Ils veulent en finir avec l’écartèlement entre les exigences de leur époque et l’islam qu’on leur propose, comme je l’explique dans mon ouvrage : Islam : quel problème? Les défis de la réforme.
Dans mon ouvrage, Sortir de l’islamisme, je démontre que cela est possible, c’est-à-dire que la réforme de l’islam qui crée du nouveau en islam est possible. Évidemment, cela ne peut se concrétiser que si les musulmans acceptent de porter un regard critique sur l’islam, leur religion, et s’ils sont conscients des problèmes que pose l’islam qu’on leur propose.
Le concept de l’islamisme, tel qu’il a été forgé en France au début des années 1980 (car, avant cette date il signifiait simplement l’islam), puis s’est répondu ensuite dans tout l’Occident, constitue un énorme obstacle à cette prise de conscience et donc à cette réforme. C’est la raison pour laquelle je le critique, tout comme je conteste le concept d’#islamophobie crée lui aussi en France et non pas par les frères musulmans comme beaucoup le pensent. En revanche, les frères musulmans l’ont bien utilisé comme ils utilisent le concept de d’islamisme.
Dans ce livre, « Le blocage de la raison dans la pensée musulmane », j’analyse la pensée musulmane, (qui entoure l’islam et fait ce qu’il est), à partir de la mort du prophète jusqu’à nos jours pour comprendre les raisons de ce phénomène du blocage de la raison dans la pensée musulmane. Une analyse qui m’a amenée à souligner un ensemble d’obstacles épistémologiques et culturels mis en place par les musulmans dès les premiers siècles de l’islam. Comme je l’ai dit dans mon ouvrage, « Sortir de l’islamisme », les concepts d’islamisme et d’islamophobie viennent rallonger la liste de ces obstacles.
Je termine en rappelant la nécessité de distinguer entre islamophobie et actes ou racisme anti-musulmans. Le premier, qui signifie une peur maladive de l’islam, est un concept qui n’est pas scientifiquement fondé ( comme je l’explique davantage dans cette analyse) d’autant plus que la religion n’est pas une race. Le second est une hostilité à l’égard des musulmans en raison de leurs convictions religieuses. Il doit être combattu fermement comme il faut combattre toute forme de haine de l’autre ou de racisme.
Razika Adnani
1 Commentaire(s)
Bonjour Razika,
l’ouvrage “Islam : quel problème ? Les défis de la réforme” est-il la traduction de “Le blocage de la raison dans la pensée musulmane” ?
Sinon, où trouver ce dernier ?
Merci beaucoup pour vos analyses !
Amicalement
Laurent